Ces « simples oubliées» entre nature et progrès…

Ces « simples oubliées » entre Nature et progrès; ou pourquoi créer un carré de « Médicinales » au jardin ?

Contribution de Jacques Lefebvre (Extrait de la lettre aux détenteurs d’un refuge LPO du Nord paru en juillet)

J’ai décidé cette année de consacrer une partie de mon terrain à la culture de quelques « simples ».”

Adventices les mal aimées

Non seulement ces plantes contribuent largement à la biodiversité (plantes mellifères et hôtes d’insectes spécifiques… Un carré d’orties dioïques est un écosystème à lui seul !). Mais de plus, elles sont source d’activités naturelles et manuelles, aident à l’enrichissement des connaissances, mais aussi et surtout permettent de se passer de certains produits pharmaceutiques qui sont autant de cicatrices polluantes infligées à Dame Nature.

Alors pour votre terrain, oubliez le terme de « mauvaises herbes », car comme la citation de Ralph Walado Emerson le précise : « Une mauvaise herbe est une plante dont on n’a pas encore trouvé les vertus ».

Triste constat

Cela a commencé par un triste constat : les pâtures saines sur lesquelles je collectais quelques plantes (ortie, plantain, tanaisie, consoude…) sont progressivement et rapidement passées en terre à maïs.
Pesticides à outrance, labours, engrais de synthèse… et la disparition de toutes ces plantes « utiles » s’est imposée comme une catastrophe pour la diversité.

Anticiper

Un peu d’anticipation m’avait permis de collecter les années précédentes des graines et plants vivaces. Ces plantes sont « habituées » au terrain et au climat local : elles n’ont eu aucun mal à reprendre chez moi. Cela constitue un petit vivier, malheureusement réduit à une « peau de chagrin », tant en surface qu’en variété de végétaux.

Un usage traditionnel oublié

L’utilisation des plantes dans ma famille est traditionnelle ; ma grand-mère n’aurait jamais fait une récolte de cerises sans en récupérer les queues (tisane diurétique), de même les feuilles de framboisier, de bouillon blanc, les racines de pissenlit… savoir transmis de génération en génération…

Aujourd’hui, pour le moindre « bobo », médecins et pharmaciens nous vendent des médicaments chimiques certes efficaces… mais que connaissons-nous de leur réel impact sur notre santé et notre environnement ? Que faisons-nous des restes non utilisés ? Une plante finit sur le compost, c’est sans problème !

Une solution d’avenir

Je ne suis pas phytothérapeute et vous incite donc à la plus grande prudence (consultez en cas de doute pour votre santé, renseignez-vous des possibles contre-indications, soyez sûr de la plante que vous souhaitez utiliser…).

Les « médicinales » sont utilisables pour les maux du quotidien, mais aussi comme produits phytosanitaires (purins pour le jardin), je ne vous donnerai pas ici de « recette », contactez- nous si vous souhaitez des renseignements.

Néanmoins, quand vous mangez de l’ail ou saupoudrez votre pizza de thym, vous consommez des alicaments ! Alors pourquoi ne pas franchir le pas avec quelques tisanes à la menthe, à la camomille… Pour le thym, faites-en une plate-bande, les butineurs vont adorer ; c’est bien mieux que de l’acheter en pot plastique. Comme votre jardin est sans pesticide, aucune crainte à avoir !

Ne soyez pas égoïste pensez à la biodiversité…

Condimentaires, sauvages, aromatiques, médicinales… peu importe l’usage que vous en ferez, si elles ne nous sont pas « directement utiles », elles sont utiles à l’écosystème, d’autres vies s’en nourrissent… c’est peut-être ça aussi le partage ?

Pour en savoir plus….

Pour aller plus loin sur le sujet, consultez par exemple les vidéos de François Couplan sur You tube : cliquez ici

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