Vous avez sûrement déjà été interpellé par ces nombreuses fleurs qui égayent le paysage depuis quelques semaines. Dans les bois, nous retrouvons la Ficaire fausse-renoncule, l’Anémone des bois, la Violette des bois, et la Primevère des bois. Les feuilles de l’Ail des ours font le régal des cueilleurs et ses fleurs ne tarderont pas à rejoindre celles de la Jacinthe des bois.
Ces plantes de sous-bois profitent de cette période où les arbres et arbustes n’ont pas encore leurs feuilles pour profiter de la lumière, avant qu’elles ne leur fassent de l’ombre. Et cela tombe bien car quelques insectes ce sont déjà réveillés.
Avant elles, un arbuste commun et très apprécié pour ses fruits a déjà fleuri : le Noisetier commun. Ses fleurs mâles n’ont pas attendu le réveil des insectes pollinisateurs puisqu’elles se servent du vent pour transporter leur pollen. Ces fleurs s’appellent des chatons !
D’autres arbres égayent le bord des chemins et cours d’eau avec leurs chatons : les Saules. Leurs fleurs sont nectarifères et dégagent un doux parfum qui attire les pollinisateurs. Les Saules se servent à la fois du vent (pollinisation anémophile) et des insectes (pollinisation entomophile) pour transporter leur pollen vers les arbres femelles. Les Saules sont « dioïques » : chaque espèce présente des individus mâles (qui produisent le pollen) et des individus femelles. Le Noisetier, lui, est « monoïque » : les fleurs mâles et femelles sont sur le même individu, même si les fleurs femelles sont très discrètes et difficilement observables !
Fleurs mâles – Saule sp. Fleurs femelles – Saules sp.
En ville aussi les fleurs font leur grand retour : Lamier blanc, Lamier pourpre, Véronique de Perse, Véronique à feuilles de lierre, Pâquerettes, Pissenlits, Cardamines, Fumeterre officinal…
Quel bonheur de revoir la floraison de toutes ces plantes et de croiser des bourdons en les observant. C’est le moment de laisser une place à celles qui arriveront au fil de la saison.
Dans les Hauts-de-France, les espaces sont fragmentés et artificialisés. L’équivalent de la surface de Tourcoing est bétonné. Toutes les espèces ont besoin de nous pour retrouver leur place, même les végétaux !
Vous avez un jardin ? Laisser un coin non tondu où la flore sauvage pourra s’épanouir, elle apportera nourriture et abris aux insectes, qui attireront à leur tour les oiseaux.
Un balcon ? Semer des graines de prairies fleuries locales dans vos pots ! Vous pouvez même installer un petit hôtel à insectes pour accueillir les abeilles et guêpes solitaires.
Ni jardin, ni balcon ? Semez des graines de plantes sauvages nectarifères dans des balconnières que vous disposez sur votre appui de fenêtre.