Françoise vous relate ici en quelques mots sa première expérience de suivi d’une séance de baguage, et le pourquoi de ces opérations.
Séance de baguage :
comment ça se passe ?
Pourquoi baguer ?
Séance de baguage : comment ?
Cette séance de baguage s’inscrit dans le cadre d’un programme de suivi de population d’oiseaux commun.
Et ce samedi matin, nous arrivâmes à l’aube en ce début d’été, je vous laisse deviner l’heure précoce… le site est une prairie humide aux abords du site ornithologique des cinq tailles à Thumeries.
Les deux bagueurs sont déjà à pied d’œuvre, ils ont installé une dizaine de très fins filets, positionnés à la manière de filets de volley à intervalles réguliers et parallèlement.
Et sur place, ils ont eu la surprise de constater que ce site renfermait un dortoir d’une colonie d’hirondelles de rivages, et de quelques hirondelles rustiques. Elles constituèrent le gros de la cohorte pris dans les filets et bagué ce jour-là…
Ensuite pendant 5 heures nous arpenteront les différents filets d’un pas alerte en pataugeant dans l’eau à certains endroits. En effet les oiseaux pris dans les filets peuvent stresser un peu. Et il convient donc de les y laisser le moins de temps possible (rassurez-vous, issue fatale pour seulement 1/1000). Enfin les mains expertes des bagueurs professionnels détachent chaque oiseau promptement du filet, est le place dans une poche en tissu individuel. Grâce à celle-ci l’oiseau patiente plus calmement, encore quelques minutes, pour la suite des opérations de mesure.
(credits photo Wassil Jalal)
Chaque oiseau pris reçoit une bague (bague MNHN numérotée indiquant nom du bagueur, date et site) et pesé. De plus la longueur de l’aile et du tarse relevaient. Et tout cela est bien sûr noté sur le formulaire ad hoc.
Les différentes espèces collectées furent : hirondelle de rivage, hirondelle rustique, troglodyte mignon, rousserolle effarvatte, rousserolle verderolle, pouillot véloce, fauvette grisette, gorge bleue à miroir, mésange charbonnière et verdier d’Europe.
Lors de cette séance 80 oiseaux furent bagués pour la 1ère fois. Et une quinzaine avait déjà une bague, datant parfois du matin même… Alors ils entrent alors dans la catégorie “contrôle”.
Pourquoi baguer ?
Ces séances de baguage s’inscrivent dans un protocole standardisé intitulé STOC capture : Suivi Temporel des Oiseaux Communs, commandité par le MNHN : Musée Nationale d’Histoire Naturelle (N’hésitez pas à consulter leur site d’une grande richesse de connaissances naturalistes).
Voilà 30 ans que ce programme est en cours. Il permet d’évaluer les populations d’oiseaux communs en termes de diversité d’espèces, nombre d’individus par espèces et tendance d’évolution.
Ainsi cette pratique permet un recensement plus précis qu’une simple évaluation visuelle, car on ne peut compter plusieurs fois le même individu; C’est la collecte de toutes ses données, et leur compilation, qui permettent d’avoir une idée de la population des oiseaux et de ses évolutions.
La capture de jeunes indique qu’il s’agit d’un site de nidification ;
Et la recapture donne des indications sur le comportement migratoire (lorsque certaines espèces reviennent chaque année sur ce site par exemple).
