C’est bien connu, les chats domestiques exercent une forte prédation sur la faune sauvage.
Il n’est pas question de désigner le chat “ennemi public n°1“.
Il a une part de responsabilité dans l’effondrement de la biodiversité, c’est une évidence. Mais il est loin d’être le plus important facteur : laissons cet honneur aux pesticides et à la destruction des habitats naturels.
L’objectif est de balayer ensemble les différentes solutions afin de réduire la prédation du chat sur la faune sauvage, en tant que propriétaire ou en tant que citoyen. Sans préjugés, et de la manière la plus impartiale possible.
Je tiens à préciser que ce post a été rédigé sous la surveillance de mon propre chat, Balthazar.
Le chat domestique, en quelques chiffres
Premier ingrédient : le nombre.
D’après une étude de 2018, il y aurait 14,2 millions de chats “de propriétaires” sur notre territoire*. Malheureusement, il n’existe pas de chiffres concernant les chats errants ou retournés à l’état sauvage.
Second ingrédient : le rapport des français aux animaux.
Quand vous ajoutez à cela le triste titre de la France, “championne” européenne de l’abandon d’animaux.
Troisième ingrédient : la forte natalité des chats.
Un couple de chats domestiques, en un an, peut avoir jusqu’à 12 chatons.
En deux ans, leur descendance peut atteindre 144 chats. En trois ans, 1 728 chatons et en quatre ans, 20 736 !
Le résultat.
75 millions d’oiseaux prédatés chaque année par nos chats domestiques (d’après les estimations scientifiques). D’une manière plus factuelle : en 2017, plus de 11% des animaux recueillis dans les centres de soins LPO furent blessés par des chats (84 % sont des oiseaux, 16% sont des mammifères/reptiles).
Comment agir en tant que citoyen ?
Dans le Nord, nous avons la chance d’avoir des acteurs engagés : élus, collectivités, et structures comme la LPA-NF. Ces trois maillons permettent une prise en charge des animaux domestiques abandonnés, errants et maltraités. C’est grâce à leur action que les campagnes de stérilisation peuvent aboutir.
Si vous voyez régulièrement des chats errants dans votre commune, contactez votre mairie (par courrier ou email) en précisant le nombre approximatif de chats, leur localisation, et un moyen de vous contacter.
Précisez bien que vous demandez une campagne de stérilisation. Cela consiste en la capture et la stérilisation des chats. Ensuite :
- Les chats “sociables” pourront être placés à l’adoption.
- Les chats plus “sauvages” seront relâches là où ils ont été capturés.
N’hésitez pas à relancer la mairie, et à conserver les preuves de vos précédents contacts.
Cela est important, et a plusieurs effets positifs :
- Bien-être des chats eux-mêmes : pensez à leurs conditions de vie (accès à la nourriture, maladies, collisions routières). Sans compter les autres bénéfices : moins de conflits, plus grande espérance de vie etc.
- Bien-être des habitants : nous sommes des amis des bêtes, ça fait toujours “mal au cœur” de voir ces animaux.
- Réduction importante de la prédation sur la faune sauvage : immédiate ET à long terme.
Comment agir en tant que propriétaire de chat ?
La LPO a réalisé une étude participative, et propose ces gestes simples pour limiter l’instinct chasseur de votre compagnon :
- Jouez régulièrement avec votre chat : bouchon, plumeau, balle etc. Cela atténuera son besoin de s’exercer à l’extérieur.
- Proposez une alimentation variée et en libre-service. Une carence pourrait être un facteur supplémentaire l’incitant combler son manque avec nos amis à plumes.
- Accueillir la biodiversité dans son jardin, c’est une superbe idée ! Mais pensez bien à protéger les nichoirs et les mangeoires, notamment en les plaçant hors de portée des félins.
- Aménagez des zones de refuge dans votre jardin : herbes hautes, tas de bois, pierres etc. Cela permettra à la faune sauvage d’être “à couvert”. Attention juste à une chose : ces refuges ne doivent pas être proximité des mangeoires et abreuvoirs, au risque de donner à votre matou une cachette idéale.
- Stérilisez votre chat
Retrouvez tous les conseils ici (vidéos et fiches conseil) : https://www.lpo.fr/decouvrir-la-nature/conseils-biodiversite/conseils-biodiversite/accueillir-la-faune-sauvage/limiter-la-predation-des-chats-domestiques
Ou téléchargez la fiche conseil ici :
Pour aller plus loin :
- Position officielle de la LPO concernant le chat domestique : https://www.lpo.fr/qui-sommes-nous/projet-associatif/positionnements2/position-lpo-sur-la-predation-du-chat-domestique
- Site internet de l’étude réalisée par la SFEPM, la LPO et le MNHN : https://www.chat-biodiversite.fr/
*Etude réalisée par la Fédération de Fabricants d’Aliments pour Chiens, Chats, Oiseaux et autres animaux familiers