Voici venu l’été et aussi l’apparition des guêpes.
(Guêpe germanique, Paravespula germanica)
Les guêpes et les piqûres
Vous vous souvenez sans doute d’une mésaventure de votre enfance…
Cet instant où la douleur soudaine, lancinante, aiguë, interminable, a figé le temps (que ça passe…) et s’est gravée dans votre mémoire !
Apprentissage réussi ! Plus jamais, vous ne toucherez à une guêpe !
Malheureusement, cette hantise des bestioles « jaunes & noires » fait que nombre d’entre nous détruisons, sottement, ces insectes utiles aux écosystèmes.
Pour rappel, les hyménoptères attaquent rarement et quand ils le font, c’est pour défendre leur vie ou leur colonie ! Ce sont des pollinisateurs indirects utiles au jardin car ils fréquentent les fleurs à la recherche de proies (pucerons et autres animalcules…).
Surtout pas de quoi devenir phobique !
Les guêpes sont friandes de sucre; alors si l’une d’elles s’aventure sur votre tarte aux fraises… inutile de faire de grands gestes et de l’affoler, elle partira sans doute d’elle-même, ce qui vous évitera au passage de vous faire piquer !
Inutile aussi de sortir l’arsenal des insecticides… plus dangereux en soi pour votre santé qu’une piqûre d’insectes (sauf si vous êtes allergique et que vous risquez de développer un œdème de Quincke …).
Néanmoins, en cas de piqûre (insectes ou orties) pensez au plantain lancéolé (Plantago lanceolata).
Mâchez quelques feuilles nettoyées, puis appliquez salive et plante broyée sur la zone lésée. Douleur et œdème disparaîtront rapidement.
Le jus des feuilles écrasées entre les doigts fonctionne aussi très bien…
En jaune & noir ! il n’y a pas que les guêpes
« L’intelligence de l’évolution » a permis à d’autres insectes et arachnides de bénéficier d’un mimétisme proche de la parure des guêpes, se protégeant ainsi des prédations éventuelles, c’est à s’y méprendre ! (souvenez vous : jaune & noir = piqûre).
C’est ainsi que la Sésie apiforme (papillon nocturne vivant dans les peupleraies), ressemble à s’y méprendre à un frelon … mais complètement inoffensif !
Et ces Syrphes ceinturés, en très grand nombre sur les coquelicots du jardin, rien à craindre ! (Episyrphus balteatus)
On pourrait le confondre avec un gros moustique ! Ça pique ? Et non, c’est le Cténophore jaune (Ctenophora flaveolata).
Quant à cette Argiope frelon, (Argiope bruennichi) elle ne ferait pas de mal à une mouche ! Enfin, là, j’exagère… ce que je veux dire, c’est que ses chélicères n’entameraient pas votre peau. Certes, elle est impressionnante mais sans danger pour l’homme!
Donc voilà un dispositif bien pratique, s’habiller de jaune et noir, pour certaines espèces, et se faire passer pour un « Rambo de la Nature » .
Rien ne nous autorise à les éliminer sous prétexte d’un délit de « sale gueule ». Montrons-nous aussi « intelligents » que nos frères soi-disant «inférieurs »; apprenons à les éviter si nous en avons peur !
Texte & Photos Jacques Lefebvre ©