PERRUCHE A COLLIER

Une charmante “envahisseuse” cette perruche à collier !

Cet oiseau spectaculaire : “un éclair vert qui file dans le ciel bruyamment ” est facilement identifiable et ne laisse pas indifférent ! On peut l’apprécier dans les jardins, attiré par les mangeoires car c’est un oiseau sociable qui ne craint pas l’homme et qui arbore un plumage élégant “vert émeraude” agréable à regarder. D’autres au contraire, trouvent la perruche bruyante, trop nombreuse, la considèrent invasive et y voient une menace…

Mais qui est-elle ?
Quelques éléments pour mieux la connaître :

Et ceci d’autant plus que l’on entend dire un peu de tout sur cette espèce. On la remarque aisément : on la voit en groupe et on l’entend surtout avec son cri strident au cour de nos villes.

Index :

  1. Une espèce importée ?
  2. Une espèce exotique
  3. Une adaptation remarquable !
  4. Que mange t’elle ?
  5. Son mode de vie
  6. Le soir …on se rassemble !
  7. Le VRAI du FAUX sur sa relation avec les autres petits oiseaux !

En Complément : Portez un autre regard sur cette nouvelle venue qu’est la Perruche à collier avec “Belles et d’ailleurs ? Les espèces Exotiques ne le sont qu’un temps !” (François Lasserre)


1. Une espèce importée ?

La Perruche à Collier est classée Espèce Exotique Envahissante (EEE) car non native en France et son territoire est en expansion. Elle colonise l’Europe et du fait de ce classement en EEE, son introduction dans le milieu naturel est interdite (mais elle y est déjà répandue…)

Sa présence en Europe n’est pas naturelle ! Elle a été introduite et lâchée probablement accidentellement dans le cadre d’un commerce d’oiseaux exotiques ou l’incendie d’une oisellerie. Elle serait arrivée en France dès les années 70 et dans le Nord au début des années 2000, certainement via la Belgique ou l’Angleterre car les populations à Londres ou à Bruxelles sont importantes. Il est probable que les dortoirs arrivés à saturation sur ces villes, déclenchent des départs de groupes d’oiseaux colonisateurs vers d’autres agglomérations non encore occupées.

C’est donc l’homme qui est responsable de son arrivée et certains seraient tentés de la déclarer INVASIVE !

Ce qui est quelque peu “paradoxal” alors que les activités humaines qui s’invitent partout sur la planète, ne cessent d’introduire et de déplacer volontairement ou involontairement des milliers d’espèces végétales et d’animaux, modifiant profondément les équilibres et les écosystèmes.


2. Une espèce exotique

L’oiseau est originaire des forêts tropicales d’Afrique subsaharienne (de l’ouest à l’est) et du sous-continent indien (depuis le Pakistan jusque la Birmanie) ; il est sédentaire dans ses aires d’origine, et aussi désormais en France et n’est donc pas un oiseau migrateur. Les hivers de moins en moins rigoureux du fait du réchauffement climatique, permettent à la perruche d’étendre progressivement son territoire vers le nord.


3. Une adaptation remarquable !

Cette espèce grégaire (qui vit en groupe, d’où le rassemblement en dortoir la nuit), possède un fort pouvoir d’adaptation (on parle de ” plasticité écologique”) et d’une intelligence certaine qui facilite son adaptation au milieu urbain et à ses nouveaux territoires.


4. Que mange t’elle ?

Son régime alimentaire est essentiellement granivore-frugivore : céréales, fruits, bourgeons, fleurs; ce qui peut créer des dégâts dans les vergers sur les arbres fruitiers. L’impact sur les vergers de la région est actuellement à l’étude pour mesurer la quote part imputable aux perruches par rapport aux autres oiseaux (étourneaux sansonnets ou pigeons ramiers).

La raréfaction de l’accès à la nourriture en milieu naturel pour les oiseaux est à la fois une cause de leur présence dans les jardins et en milieux agricoles et une raison de la chute de leurs populations. C’est pour cela qu’il est recommandé de ne pas nourrir spécifiquement les perruches. Ou il faut planter des arbres fruitiers dans son jardin et accepter le partage d’une partie de la récolte, comme disaient les anciens :

“Les branches du haut des fruitiers sont pour les oiseaux, c’est le prix à payer pour les regarder “

Comme la plupart des oiseaux, la perruche à collier a un rythme journalier en deux temps, avec une alimentation importante en début et fin de journée et des phases de repos en milieu de journée.


5. Son mode de vie

La perruche niche généralement dans les cavités d’arbres (cavités naturelles ou trous formés par les pics) et les fissures de rocher.
C’est un oiseau précoce qui se reproduit dès la fin de l’hiver et peut élever avec succès jusque 2 ou 3 jeunes (couvée de 2 à 6 œufs incubés 21 jours; nourrissage au nid durant une quarantaine de jours).

Perruche à collier

On reconnait le mâle au fin collier noir et rose présent chez les mâles matures (+ 3 ans) alors que les jeunes et les femelles n’en possèdent pas.

On sait peu de chose sur son mode de reproduction : si l’oiseau est bruyant en groupe, lors de la nidification, les couples s’éparpillent à la recherche de cavités dans les arbres et sont beaucoup plus discrets pour protéger leur progéniture …une preuve d’intelligence supplémentaire de cet oiseau !

La perruche se reproduit peu et lentement et vit assez longtemps, 20 à 30 ans environ. Est ce que cet oiseau va devenir un oiseau commun de nos villes dans le futur ? au même titre que la tourterelle turque qui est arrivée en Europe au siècle dernier


6. Le soir …on se rassemble !

Cet oiseau grégaire se rassemble le soir, en dortoir de plusieurs milliers d’individus. La ville de Roubaix abrite le principal dortoir de la métropole lilloise avec près de 3000 à 4500 oiseaux au cœur de la ville.

Même si la population est en constante augmentation, ce dortoir reste modeste pour parler d’invasion, par rapport au million d’habitants de la Métropole. Ce dortoir semble en effet drainer des oiseaux venant de très loin, de plusieurs dizaines de kilomètres de distance et notamment de la Belgique limitrophe. Son évolution fait l’objet d’un suivi par la LPO Nord associé au GON et aux équipes de la MEL.

Les perruches se regroupent en zone urbaine par sécurité et pour la source de chaleur que la ville dégage la nuit, d’où une présence sonore considérée parfois comme dérangeante par les riverains et des déjections sous les arbres dortoirs. La nuisance sonore est somme toute relative, car c’est surtout à l’arrivée le soir et au départ à l’aube (aligné sur le cycle solaire) que les oiseaux s’expriment ; la nuit les oiseaux sont silencieux avec quelques cris des veilleurs, en cas de dérangement, pour que le groupe reste en contact, tout au plus.

L’espèce inquiète principalement car elle est anthropophile (proches des lieux fréquentés par l’homme) et donc facilement repérable en zone périurbaine, et elle est en plus assez bruyante : cri strident pour l’oreille humaine mais ce cri est utile pour l’oiseau car cela lui permet de rester en contact à plus d’1 km de distance avec ses congénères.


7. Le VRAI du FAUX
sur sa relation avec les autres petits oiseaux !

La perruche à collier qui possède un bec court et robuste qui traduit son régime alimentaire, est exclusivement granivore et frugivore . Donc, toute attaque supposée pour manger les petits oiseaux dans les jardins est une pure “Fake News” ! Ce n’est pas un rapace !

Si elle s’invite dans votre jardin : Pas de panique ! elle ne fera pas fuir les autres oiseaux ! Les passereaux de nos jardins l’ont compris et cohabitent pacifiquement avec cette espèce. Ils profitent régulièrement des miettes de cacahuètes ou de graines de tournesol dont les perruches raffolent.

Les études réalisées sur son éventuel impact sur les espèces locales ne montrent pas d’effet significatif sur les autres espèces d’oiseaux ni d’agressivité forte, même si sur les mangeoires, la perruche sait défendre sa place pour l’accès à la nourriture à l’encontre des autres espèces et de ses propres congénères. Pour éviter que son appétit prive les autres petits oiseaux de nourriture, un simple grillage avec une maille de 4 à 5 cms lui interdit l’accès aux graines disposées pour les passereaux.




Si vous souhaitez participer au protocole d’étude sur la Perruche avec la LPO Nord, contactez Damien Villotta :

damien.villotta@lpo.fr

Pour en savoir plus cliquez ici

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